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Résumé :
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En 2021, Philips a rappelé 5,3 millions de respirateurs prescrits contre l’apnée du sommeil et de ventilateurs médicaux utilisés par les insuffisants respiratoires. 379 000 machines défectueuses sont concernées en France, et beaucoup n’ont toujours pas été remplacées. En cause, la mousse isolante d’insonorisation du circuit de ventilation : elle se désagrège au fil du temps et peut dégager des composés volatils toxiques ainsi que de fines particules, potentiellement cancérigènes, que les patients risquent d’inhaler. Cette toxicité n’est pas prouvée. L’enquête retrace la chronologie de l’affaire. Elle montre les difficultés auxquelles se heurtent les patients pour avoir accès à l’information. En France, le recours obligatoire à des prestataires de santé à domicile ainsi que des liens d’intérêts entre les spécialistes sollicités par l’Agence de sécurité du médicament (ANSM) et le fabricant ont accentué cette opacité. Un collectif de victimes a déposé plainte au civil et au pénal. L’ANSM, après avoir tardé à réagir, a saisi le parquet de Paris pour non-respect des engagements du fabricant sur le remplacement des machines, en avril dernier.
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