Résumé :
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Les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes sont considérés dans la littérature en sciences humaines et sociales comme des lieux de tension entre la vie et la mort, en raison des spécificités du public accueilli. Dans ce contexte et à partir de notre travail d’analyse de la pratique, nous proposons de réfléchir au vécu et au traitement des décès des résidents à différents niveaux : celui des professionnels et celui des institutions. Nous observons dans un premier temps la mise en place d’aménagements défensifs, individuels et groupaux, répondant à une surcharge d’excitation psychique difficile à contenir. Affects de culpabilité, sentiment d’impuissance, vécu de perte mettent à mal la fonction soignante des professionnels. Dans la clinique, le réel de la mort semble faire effraction dans le groupe, de sorte que fonction contenante et enveloppes psychiques du groupe sont mises à l’épreuve. Nous nous interrogeons sur ce qui permettrait d’accueillir et de transformer les éléments bruts, ayant trait à la mort, en éléments disponibles pour la pensée, en dehors de l’analyse de la pratique. Nous postulons que les pratiques rituelles entourant le décès des résidents en EHPAD accompliraient plusieurs fonctions relatives à la contenance. Ainsi, les rites, en accompagnant le passage de la vie à la mort, permettraient de redonner une inscription sociale à la mort, au sein de l’EHPAD mais aussi potentiellement dans la société. [Présentation de l'éditeur]
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