Résumé :
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La société favorise des comportements individualistes et de consommation. L’individu agit pour lui, sans envisager les dimensions collectives de ses actions, sans se préoccuper des autres, vivant l’instant et l’immédiateté notamment de la rencontre, dans un idéal de liberté et de plaisir immédiat. Or, il est aisé, et fréquent, de constater que la distanciation, voire le délitement des liens sociaux, génère précarités psychiques, sociales et tensions. Aux codes sociaux, régulateurs des relations humaines, se substituent les rapports de force et la judiciarisation, au point que s’engager semble dénué d’intérêt, tant pour soi que pour les autres. Qu’il s’agisse des associations de bénévoles, des syndicats, de certaines professions exigeant du collectif, tous ont constaté une décroissance de la mobilisation dans la durée. Au point que l’on peut se demander comment envisager l’altruisme alors que l’altérité même est menacée ? Pourtant, les récents décès de militaires, de gendarmes et de bénévoles, interpellent l’« opinion publique » qui s’interroge sur le sens de cet engagement au profit des autres. La figure du héros, de celui qui s’implique jusqu’au sacrifice ultime, se réifie davantage. Pour autant, l’admiration suscitée peut-elle favoriser cette implication ou, au contraire, cristalliser une représentation au sein de laquelle l’engagement aurait de trop lourdes conséquences pour l’individu ? [...] [Présentation de l'éditeur]
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