Résumé :
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Les écrits familiaux, les représentations d’enfants dans la peinture et les pratiques de puériculture nous montrent que les adultes d’autrefois considéraient le corps des bébés de manière ambivalente. Partageant la sacralité de l’Enfant Jésus, ils deviennent des anges au ciel si le fil fragile de leur vie est rompu. À la naissance, leur corps est considéré comme inachevé et proche de l’animal, ce qui impose des pratiques de façonnage, de contention et de dressage. À partir de la fin du xixe siècle, la médecine pastorienne, en médicalisant la petite enfance, impose une nouvelle puériculture hygiéniste qui change la conception du corps du bébé et fait reculer la mort « évitable ». Depuis les années 1970, les acquis de la psychologie et des neurosciences contribuent à faire du bébé une petite personne individualisée et compétente.
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