Résumé :
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A l'instar des garçons, les jeunes filles des cités usent d'un langage très codé, volontiers agressif et vulgaire. Signe d'appartenance et de connivence, il est aussi un moyen de tenir les autres en respect, à commencer par les garçons. Mais, en abordant l'âge adulte et la vie professionnelle, elles aspirent à en changer, à assumer leur féminité. Interrogées par Hélène Milano, les adolescentes de Seine-Saint-Denis et des quartiers Nord de Marseille témoignent d'un rapport difficile au français qu'on parle en classe. Il n'est ni la langue parlée dans leurs familles, ni celle de la rue. Naviguant entre ces différents codes, beaucoup ressentent de la difficulté à s'exprimer. Certaines trouvent dans le théâtre ou le journal intime des moyens de surmonter ce handicap. A la puberté, elles tendent à cacher leurs formes, à éviter les garçons et à copier leur agressivité machiste. Mais à mesure qu'elles mûrissent, sans contester l'ordre patriarcal, elles affirment d'autres valeurs : liberté d'être soi-même, douceur et même, quoique le sujet reste tabou, amour.
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